Bruce Brown montant au dunk, défendu par Daniel Gafford

Version courte : Indiana a trouvé son meilleur 5

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Quel bordel ! 13 joueurs qui se battent pour du temps de jeu, avec des jeunes que tu veux développer et des ajouts que tu veux inclure aussi, c’est un vrai casse tête pour Carlisle qui semble peiner à trouver quelque chose de fixe. On l’a pas mal vu essayer de trouver le 5 optimal, surtout dans les fins de matchs serrées en remplaçant Toppin par Nesmith, ou bien en incluant des Andrew Nembhard et des Bennedict Mathurin parci parla.

Carlisle sur le début de saison a montré quelque chose dans sa construction des rotations : ce sont les joueurs les plus en forme qui finissent les matchs, et jamais une seule fois on a pu voir le 5 majeur finir le match au complet. Cependant en à peine 5 matchs, on a vu certains schémas se répéter au niveau des rotations, surtout dans les fins de matchs sérrées : des joueurs plus présents et complémentaires que d’autres, tout ça culminant en un 5 majeur optimal, celui qui ressortira victorieux contre Cleveland cette nuit :

  • MJ : Tyrese Haliburton
  • A : Bruce Brown
  • AI : Buddy Hield
  • AF : Aaron Nesmith
  • P : Myles Turner

Avant d’en parler plus en profondeur, je pense qu’il faut établir une nuance :

Le 5 majeur « optimal » d’Indiana n’est pas forcément le plus souhaitable !

Évidemment, que pour gagner des matchs, on fera difficilement mieux ! Mais construire l’équipe autour de ça, c’est aussi « dé-prioriser » des joueurs comme Mathurin et Nembhard. Carlisle pour contrer ça, entre dans un compromis : Tu priorises le développement des jeunes en début de match et si t’as besoin de finir le match en force, tu envoies tes experts pour faire le travail proprement.

Et c’est pas plus con, parce que ça permet de donner 25 minutes de temps de jeu à beaucoup de personnes différentes, mais t’auras difficilement un joueur au dessus des 30 minutes. Mais d’un autre côté, compliqué d’élargir ta rotation à plus de joueurs (coucou Jarace Walker, T.J. McConnell et Isaiah Jackson), ou de donner beaucoup de temps de jeu à tes jeunes dans des moments chauds ; Par contre tu gagnes tes matchs sérrés !

Pourquoi ce 5 ?

Allons y pas par pas : Évidemment tu ne peux pas te passer de Tyrese ni de Myles, et je pense qu’il n’y a pas vraiment besoin d’expliquer pourquoi. Probablement les deux meilleurs attaquants avec Hield, les deux plus clutchs aussi ; l’équipe est simplement construite autour des deux joueurs qui sont incontournables.

Ensuite, le plus grand point faible du 5 majeur de l’équipe c’est probablement le manque de stabilité offensive, de prises de responsabilité en attaque et de situations de tirs favorables qui désavantage l’équipe. C’est trop de responsabilités encore pour Mathurin pour l’instant, Tyrese fait déjà bien assez tout seul et les soldats autour c’est clairement pas le rôle qu’on leur demande. Alors évidemment s’impose Buddy Hield : des tirs ultra clutchs, capable d’enchainer les tirs importants même s’il a peu d’espace… Le bahaméen est né pour l’attaque et c’est de ça dont l’équipe a besoin, un gars dont c’est la spécialité ! Sans lui qui prend les tirs ? Trop important pour le bon fonctionnement de l’équipe.

Maintenant qu’offensivement c’est assez complet, ce serait bien de compléter autour, défensivement principalement. Pour ça rien de mieux que Bruce Brown et Aaron Nesmith : le meilleur compromis (et de loin) entre défense, expérience, sérieux et combattivité, les joueurs parfaits pour compléter n’importe quels 5.

Dans le contexte de la victoire contre Cleveland

C’est là que tout a pris son sens : Tout a commencé avec des 3 points absolument impossibles de Buddy Hield, sa spécialité. Hield, c’est sûrement le meilleur joueur dans ce genre de situations, pour recoller au score, ou prendre de l’avance dans les matchs serrés. Cette nuit, il est celui qui mettra fin au momentum de Cleveland, en éteignant leur élan avec des tirs démoralisateurs (c’est le mot).

3 points impossible de Buddy Hield au moment le plus crucial alors qu’Indiana est mené de 2 points à 5 minutes de la fin (et que le momentum est clairement du coté des Cavs).

De leur coté Aaron Nesmith et Bruce Brown auront été absolument précieux, déjà parce qu’ils se sont coltinés Garland et Donovan Mitchell en défense toute la soirée et encore plus en fin de match.
Côté BBrown, c’est toute son expérience qui nous a porté cette nuit : en rentrant absolument tous les tirs importants dans les moments serrés, mais surtout, sans jamais faire aucun mauvais choix, ce qui est sûrement le plus important en fin de match. Aucun tir forcé, les bons décalages et surtout la défense sur Mitchell (qui marchait clairement sur l’eau cette nuit)

Excellente défense de Bruce Brown sur l’Homme qui ne ratait pas, Donovan Mitchell. Cette fois ci le tir sera raté, une belle récompense des grands efforts fournis par notre arrière.

Nesmith, même si moins exposé sur cette fin de match reste aussi un des artisans dans l’ombre, avec là aussi les tirs importants qui sont rentrés, aucune précipitation dans ses choix, et surtout sa défense qui peut aller des postes 1 à 4. Il aura été parfait dans son rôle pour défendre les pick n rolls, en offrant une plus grande versatilité dans les différents switchs (histoire de complexifier la tâche de Cleveland en face). On retient beaucoup lui et Bruce Brown se concentrant sur le menaces importantes de Cleveland, mais il faudrait aussi rendre hommage au très bon travail de Myles, Tyrese, et Buddy, dans leur communication en défense : demander à changer de défenseurs quand les mismatchs ne sont pas à leur avantage, gérer comme possible Evan Mobley qui traine au poste, si Bruce Brown et Aaron Nesmith ont fait un aussi bon boulot, c’est aussi parce que leurs coéquipiers se sont donnés à fond pour limiter toutes les autres options.

Et puis pour finir l’évidence même, Tyrese Haliburton et Myles Turner. Les deux adorent les fins de matchs, et ont ce brin d’égo qui leur donne cette envie de faire l’action qui compte. Tyrese aura beau avoir fait le pire match de sa saison, dans le clutch, c’est lui qui sera allé grater les lancers, mais surtout, il possède cette confiance en lui hors du commun qui fait qu’il est capable de planter le tir le plus important du match, même en étant à 1/12 au tir.

Le tir du match, sur une isolation, au moment le plus important après un match ultra difficile pour Tyrese niveau réussite. Il embrasse la foule qui crie.

Et Myles, Myles aura fait tourner les têtes des Cavs sur cette fin de match. Déjà il aura été absolument innarêtable offensivement en première mi-temps, mais c’est surtout défensivement qu’il aura brillé en fin de match ! Ses stops défensifs auront annihilé les espoirs adverses mais surtout, Mobley et Allen n’auront pas existé sur cette fin de match.

Contre de Myles absolument proprissime en fin de match, Donovan Mitchell retombe avec le ballon en dehors du terrain, balle Pacers. Myles en patron.

Un 5 complémentaire

En plus d’avoir le 5 potentiellement le plus expérimenté et chargé en intelligence de jeu, c’est surtout sa complémentarité qui aura permis à Indiana de prendre les devants : 5 joueurs qui peuvent créer offensivement et rentrer des tirs importants, et défensivement tu possèdes de vraies armes pour contenir les menaces et en parallèle la communication entre les joueurs permet de combler une bonne partie de tes failles dans le domaine.

Ce qui s’est vraiment ressenti, c’est 5 joueurs parfaitement concentrés, qui connaissaient exactement leur rôles et qui surtout jouaient collectivement défensivement : quelque chose de jamais vraiment vu sous Carlisle pour le moment. Et ça nous aura permis de passer un vrai step, d’une manière très impressionnante qui plus est.

Conclusion

C’est rassurant de voir se développer aussi vite une alchimie entre des joueurs, surtout au sein d’une équipe qui peine à construire des rotations cohérentes et efficaces. Dans l’objectif de compétivité d’Indiana c’est absolument parfait !
Maintenant, entre une question importante : est-ce que tu n’as pas aussi envie d’impliquer tes rookies et sophomores dans les fins de matchs serrées ? Ou alors est ce qu’on préfère assurer les victoires le plus possible quitte à laisser 20 minutes par match aux autres jeunes (ce qui reste correct) ? Le casse tête des rotations est loin d’être terminé, mais l’équipe avance bien, et ça se voit sur le terrain !

Regarde les Pacers la nuit, écris le jour, domirai demain. C’est moi qui gère le site web et les réseaux sociaux du projet. Queer.