Obi Toppin et Tyrese Haliburton côte à côte sur le terrain

Pacers – Bulls : Les points faibles d’Indiana exploités après à peine 3 matchs

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Cette nuit se tenait le match Bulls – Pacers, un match qui voyait s’affronter une équipe sortant de deux victoires faciles (Indiana) face à une équipe de Chicago en difficulté sur ce début de saison (et même avant).
Même si les Bulls comptent beaucoup de talent au sein de leurs rangs, on aurait pu s’attendre à une victoire de la part des bleus et or, portés par leur dynamique, il n’en est rien.
Chicago même si peut être moins bien armés, moins en forme, avaient un atout de taille : ils connaissaient parfaitement les forces d’Indiana et surtout, leurs faiblesses.

Retour sur une réussite, celle des Bulls.

Connaitre son ennemi :

On peut émettre l’idée sans trop de problème que Chicago avait bien préparé cette rencontre, et que l’équipe avait une idée assez précise de comment l’aborder ; peut être les souvenirs de Tyrese Haliburton plantant le tir de la gagne sur la tête de Pat Beverley leur laissait encore un goût amer dans la bouche… Lors de ce match on a pu voir deux points sur lesquels Chicago a insisté et a très sérieusement abordé : Couper toutes les occasions de jeu rapides et forcer Indiana a jouer demi-terrain.

Et c’était très bien vu de leur part puisque ce premier est sûrement la meilleure arme d’Indiana et le second sa plus grande faiblesse.
L’équipe de Billy Donovan a parfaitement compris comment mettre ces Pacers en difficulté. Mais dans la pratique, quelles adaptations cette équipe a t elle mis en place pour sortir Indiana de son match ?
En réalité rien de bien complexe (ce qui est un énorme problème pour Indiana) : principalement refuser toutes les contre attaques avec un très bon repli. Ça parait évident comme notion, mais dans la pratique cela requiert une concentration et un sérieux que des équipes comme Washington et les Cavs diminué n’ont pas réussi à mobiliser.
Avec la grande expérience de cet effectif de Chicago, les prendre de surprise est déjà bien plus complexe : un repli rapide, et une fermeture des options évidentes en défense ; tu ne peux réellement exploiter le jeu rapide que sur des situations d’interceptions, de balles perdues ou de contres.

D’un autre côté, Chicago possède l’une des paces les plus lentes de nba, l’équipe prend son temps pour trouver ses occasions de tirs, elle ralentit le rythme à son avantage, et ça, sur le papier, c’est juste parfait pour casser le rythme de ces Pacers, une jeune équipe qui court vite et se précipite. Mais surtout Chicago a trouvé l’arme ultime pour couper court à toute tentative de jeu rapide, d’une manière très intelligente, mais ça on en parlera plus tard.

En coupant court à tout ce jeu rapide, Chicago se met dans la position la plus favorable pour eux : le jeu demi terrain. Pas qu’ils soient la meilleure équipe de la ligue dans ce registre, mais ils savent très bien qu’Indiana est l’une des pires, et que de leurs côtés ils ont les armes pour l’aborder : Derozan est une légende de l’isolation, Vucevic est une grosse menace au poste bas, et LaVine peut exploser si tu lui laisses le moindre espace. Parfait pour eux, et ça s’est vu : en deuxième mi-temps, les deux équipes avaient beau être maladroite au possible, c’est toujours Chicago qui menait la danse et venait grapiller des points sur des lancers francs (mérités), des paniers de Vucevic près du panier et sur rebond offensif, etc… Indiana de son côté, n’a pas réussi à trouver les armes pour surmonter ce jeu demi terrain, et c’est parce qu’ils se sont confrontés à la deuxième partie de la stratégie des Bulls.

Le 5 majeur imparfait d’Indiana.

Une fois les Pacers forcés à jouer demi-terrain, il restait encore à savoir qu’elles sont les menaces de cet ‘effectif ; et encore une fois, ça n’a pas dû être une tâche complexe pour Billy Donovan

  • Tyrese Haliburton ? Capable de jouer ses 1v1, rentre des tirs difficiles avec des hauts pourcentages, capable de créer des décalages immenses pour ses coéquipiers et de duper ses défenseurs.
  • Bruce Brown ? Peut tenir le ballon et passer, n’attaque presque jamais le panier et ne joue pas en isolation, catch n shooter correct
  • Bennedict Mathurin ? Excellent sur jeu rapide, peut jouer en isolation même si pas efficace, la plupart de ses points sont off ball (quand il joue sans ballon)
  • Obi Toppin ? Peu agressif, refuse souvent les tirs de loins, bouge peu et ne joue jamais balle en main, par contre menace sur pénétration et proche du panier. •
  • Myles Turner ? Capable de jouer un peu en isolation, de tirer de loin et d’attaquer le panier avec une réussite moyenne, ne fais pas de passes et n’est pas un organisateur de jeu.

Tel a dû être le scouting report de Chicago sur ce 5 majeur d’Indiana. Vous commencez à voir un problème ? Peut être même avez vous déjà compris comment annihiler complètement l’attaque d’Indiana.
Les Pacers ont : un joueur qui crée le jeu pour les autres efficacement et un joueur qui crée le jeu pour lui même efficacement. Le problème c’est le même joueur pour les deux.

Chicago en tirant cette conclusion, ont évidemment fait ce qui était à faire : si tu veux tuer les Pacers dans l’œuf, tu as juste à mettre toute ton énergie pour défendre leur seule menace sur demi terrain : j’ai nommé Tyrese Haliburton. Au début ça a pas été facile pour eux : Tyrese une fois qu’il a la ballon en main, il trouvera toujours quelque chose de bien à faire avec. L’angle de passe impossible, la feinte fatale, la pénétration rapide, ça relève du quotidien pour lui…
Alors le coach de Chicago est passé à l’étape supérieure : Si Tyrese est difficile à stopper quand il a la balle en main, il faut le stopper avant. C’est Caruso qui s’est affairé à la tâche, aidé par Ayo Dosunmu ; la consigne ? Coller Tyrese Haliburton tout le temps, peu importe où il se trouve sur le terrain, peu importe ce que font ses coéquipiers, et ça a marché.

Au quatrième quart temps, Alex Caruso est parti en mission sacrifice, avec comme objectif d’empêcher Haliburton d’exister dans ce match. Ça commence dès les remises en jeu en couvrant toute option de passe vers le meneur, mais aussi pendant tout le reste de la possession, en passant par dessus les écrans et en collant Tyrese le plus possible pour l’éloigner du jeu. Et c’est là qu’on revient à notre jeu rapide ! Comment jouer vite quand l’initiateur de ce jeu rapide est suivi à la trace dès la remise en jeu. Derrière c’est un vrai 4v4 qui se joue et Chicago sait très bien que c’est gagné d’avance : Bruce Brown n’est clairement pas taillé pour être l’organisateur principal d’une équipe, encore moins dans le clutch, et Mathurin peut difficilement faire office de scoreur pour sauver l’équipe à lui seul (d’autant plus que les 4 joueurs de Chicago s’attendent à ce que soit lui qui attaque et s’y sont préparés). Le plan est parfait, les joueurs d’Indiana se retrouvent à devoir jouer dans des registres qui ne sont pas les leurs dans une fin de match serrée, et évidemment ça ne marchera pas. Victoire des Bulls méritée.

Conclusion

Il reste assez inquiétant de voir Indiana annihilé par une tactique assez basique mise en place par les Bulls dès le troisième match de la saison. Il ne serait vraiment pas étonnant de voir cette stratégie reproduite assez souvent contre Indiana tant elle a prouvé ses fruits et n’est pas si dure à mettre en place. Côté Pacers, on ressent toujours ce clair manque d’options offensives capable d’épauler Haliburton dans sa création de jeu , et l’on voit assez facilement à quel point Buddy Hield était important dans ce 5 majeur tant il apportait cette idée de « menace offensive omniprésente » qui forçait les adversaires à le défendre attentivement, obligeant les défenses à moindre défendre Tyrese si elles ne voulaient pas se faire arroser de loin. Cependant Indiana possède pas mal d’armes pour essayer de contourner cette dépendance : Stratégiquement, Carlisle devrait s’adapter, il l’a très bien fait la saison dernière, et il ne serait pas surprenant de voir les rotations être changées pour amener plus de diversité et de création à ce jeu d’Indiana.

Regarde les Pacers la nuit, écris le jour, domirai demain. C’est moi qui gère le site web et les réseaux sociaux du projet. Queer.