Rick Carlisle en interview

Premier coup d’œil sur le coaching de Carlisle.

La saison a beau ne faire que démarrer, une grande diversité de scenarii sont arrivés (en témoigne notre bilan quasi à l’équilibre à l’heure où j’écris ces mots), menant à un grand nombre de choix stratégiques différents. Ces choix parfois concluants, parfois pas du tout, offrent un très bel aperçu de ce à quoi on peut s’attendre pour cette saison. Regardons ça de plus près.

Style de jeu

L’arrivée de Rick Carlisle a changé la donne, quand les précédentes saisons étaient sous le signe du jeu demi-terrain, lent et centré autour d’un intérieur (Sabonis), le nouveau coach a tout boulversé…Désormais, c’est un jeu ultra-rapide qui règne en Indiana, avec l’une des pace les plus rapides de la ligue. Des possessions plus courtes qui se reflètent dans le nombre de tirs tentés et encaissés, qui ont grimpé en flèche. Ce haussement du rythme orchstré par Carlisle semble convenir parfaitement à des profils comme ceux de Haliburton, Mathurin, Hield, Jackson, McConnell, Duarte qui excellent dans le jeu rapide. Un changement de rythme qui bénéfice au mieux à l’équipe et à ce noyau de jeune qui ne demande qu’à se donner.

Une autre grosse nouveauté, c’est l’importance du tir à 3 points dans ce nouvau plan de jeu : désormais 3ème équipe qui en tente le plus sur ce début de saison, 43% des tirs tentés par l’équipe sont des tirs de loin. Des statistiques constrastant fortement les saisons précédentes, surtout quand on ajoute à cela une réussite plus grande cette saison (de 2 points de pourcentage).Le tir de loin est désormais un point central de notre style de jeu, allant de paire avec le jeu rapide, l’augmentation du rythme menant en partie sur un plus grand nombre de joueurs démarqués. Avec un effectif rempli de spécialistes du tir à 3 points et des bons tireurs, cette stratégie est viable !! D’autant plus que l’équipe ayant pour objectif (enfin je crois) de perdre des matchs, on peut se permettre d’artiller à foison, qu’on soit en réussite ou non !

Le troisième point important, qui vient compléter et relier les autres est notre jeu collectif. Le ballon circule énormément au sein de l’équipe : minimum 3 joueurs touchent la ballon sur chaque possessions (de par mes observations) avec un nombre d’isolations très petit (quand il constituait notre seul plan de jeu en début de saison dernière). Tout cela s’observe très bien dans les statistiques : 68% des points de l’équipe proviennent d’une passe décisive, 3ème de Nba. C’est un bon indicateur d’un jeu collectif bien installé et réparti aux Pacers. Le nombre de passes décisives de l’équipe nous place aussi dans les bons élèves, mais quittons ces villaines stats ; Inutile de regarder des milliers de stats avancées pour se rendre compte de la fluidité du jeu Indianien. La balle est toujours en mouvement, le nombre de joueur capable de tenir le ballon offre un grand nombre d’options. Tyrese est le grand acteur de ce jeu collectif, mais tout le monde autour contribue de manière à rendre l’équipe moins dépendante de son meneur.

En résumé un jeu très énergique, très offensif, absolument pas défensif, mais bien huilé. Ce style de jeu implémenté par Carlisle convient vraiment bien aux différents joueurs de l’effectif et met surtout en avant la profondeur de notre effectif et les talents qui le compose. Tout le monde en profite et l’effectif progresse en groupe plutôt qu’en une somme d’individualités.

Rotations et hiérarchie

Mine de rien, beaucoup de changements ont eu lieu récemment dans l’effectif : des joueurs majeurs qui partent, des blessés qui reviennent et des rookies qui arrivent. Au final tout un sacré bordel dans lequel Carlisle doit trouver un équilibre, sans pouvoir se baser sur les saisons précédentes tant l’effectif a évolué…

À première vue, 4 postes semblent fixes dans la rotation : Tyrese à la mène, Buddy arrière, Jalen aillier fort et Myles pivot. Le poste d’aillier lui varie selon les matchs, on a pu voir Terry Taylor, Chris Duarte ou encore Aaron Nesmith débuter la rencontre à ce poste. Les rotations sont donc régies par la règle du « le plus fort d’abord », qui est la plus courrante. Malgré le tanking et la jeunesse, les vétérans gardent donc une place importante dans le 5, Hield et Turner notamment, avec sûrement l’idée de maintenir leur valeur marchande en vue d’un trade.Après le 5 majeur, les rotations pour l’instant ne semblent suivre aucune règle autre que l’envie de Rick Carlisle : Parfois McConnell aura le droit à plus de minutes à la mène, parfois ce sera Nembhard. Des joueurs comme Goga Bitadze ou Oshae Brissett grattent occasionnellement des minutes à des joueurs pourtant plus implanté dans la rotation. La seule vraie certitude sur le banc est Bennedict Mathurin, qui est devenu dès son premier match le sixième homme indiscutable de l’équipe (où il s’amuse à battre pleins de records). Beaucoup aimeraient le voir titulaire, mais son apport offensif immense semble nécessaire au sein d’un banc où il est le seul capable de se créer efficacement des tirs.

Carlisle a montré qu’il préférait avoir des rotations dynamiques où les joueurs jouent plus ou moins selon l’adversaire et la forme actuelle, ce qui est un stratégie efficace pour donner du temps de jeu à un effectif assez profond, mais qui peut créer beaucoup de frustration pour des joueurs qui se retrouvent sans temps de jeu (pour ne pas citer Oshae). Avec les aléas des blessures on peut s’attendre à des rotations se stabilisant avec des temps de jeu plus cycliques.

Niveau hiérarchie, des tendances se dessinent mais à l’image des rotations rien ne semble figé : quand on regarde les usage rate pour voir quels sont les joueurs les plus présents dans le jeu offensif, on se retrouve avec Mathurin premier, suivi de Haliburton, puis Turner et enfin Hield. Cependant Mathurin n’est que le 55ème usage rate le plus élevé de la ligue et les quatre autres se répartissent entre le top 60 et 100, c’est à dire que le jeu made in Carlisle ne repose par sur un unique joueur qui monopolise le ballon mais sur plusieurs joueurs qui gouvernent l’équipe ensemble.

En revanche quand on regarde les matchs, on se rend bien compte d’une hiérarchie : Haliburton est le vrai leader de l’équipe. Plus de tirs tentés, plus de minutes, et les ballons dans le clutch. Il a la responsabilité de mener le jeu et l’équipe. Depuis qu’il a été encore plus responsabilisé avec le départ de Brogdon, il n’a cessé de montrer qu’il était à la hauteur des espérances.Derrière, on ne sait pas trop, qui est le lieutenant de Ty ? Entre Hield et Mathurin ça se bat : même poste, temps de jeu et points similaires, les deux sont des prétendants admirables. Pour pallier ce problème Carlisle a trouvé un compromis : l’un sera titu, l’autre sortira du banc. Et comme Hield s’épanouit avec les titus et Mathurin avec le banc tout est bien qui finit bien, l’un sera lieutenant et l’autre sixième Homme de luxe.Attention cependant à ce que Mathurin n’exprime cependant pas son mécontentement vis à vis de sa non-titularisation !

Derrière ces trois là, personne ne se démarque plus que ça, et ce n’est pas tant nécessaire que ça à vrai dire… Chacun semble avoir trouvé sa place et accepté son rôle. Qui plus est au sein d’un effectif ou le ballon circule bien, chacun trouve son compte offensivement et les ballons ne sont pas réservés au leaders de l’équipe.

Conclusion

Carlisle avait énormément de boulot, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’est activé. Pour l’instant ce coaching a l’air payant : le groupe vit bien, l’équipe gagne et performe bien. On sent enfin l’apport de ce nouveau coach qui pourtant s’était fait très discret l’année dernière. Avec une direction claire et des objectifs définis, ce qui manquait cruellement depuis des années. L’équipe a désormais des bases solides et fiables, reste à savoir si ce sont les bonnes ou non !

Regarde les Pacers la nuit, écris le jour, domirai demain. C’est moi qui gère le site web et les réseaux sociaux du projet. Queer.